lundi 16 mai 2011

Les ballastières des Ayvelles

La vallée de la Meuse entre Charleville et Sedan est parsemée de nombreuses anciennes ballastières. Seules les plus grandes sont devenues des zones humides propices à l'avifaune comme c'est le cas du complexe des Ayvelles. La présence de nombreuses espèces migratrices dont certaines très rares, les facilités d'observation et sa position privilégiée à proximité de la cité carolomacérienne ont fait sa réputation, si bien qu'il s'agit aujourd'hui d'un site d'observation incontournable pour les ornithologues ardennais.
Le site est très bien desservi par l' A 203 que l'on quitte à hauteur de Villers-Semeuse en prenant la direction du centre commercial des Ayvelles. Passer devant le centre commercial, rejoindre le village des Ayvelles et prendre la deuxième à gauche comme pour aller à l'usine de cimenterie. L'usine fonctionne encore et les jours de semaine, de nombreux camions passent par cette route ; soyez vigilants.
Un premier arrêt s'impose à hauteur du terrain vague en face de l'usine (Point 1). Le plan d'eau qui s'étend face à vous est sans conteste le plus intéressant.
C'est en hiver qu'il offre le plus d’intérêt. Mis à part les véliplanchistes qui l'utilisent une fois par semaine, on ne recense aucune activité humaine (pas de chasse, pas de pêche).
D'octobre à mars, il joue le rôle de site d'alimentation et de site de repos diurne pour les canards plongeurs hivernants. Grèbe jougris (1-2), Fuligules morillon (100) et milouin (150), Garrot à œil d'or (25) et Harle piette (10) sont des habitués auxquels peuvent s'ajouter d'autres congénères plus rares : Macreuses brune et noire, Plongeons catmarin et arctique, Grèbe esclavon, Harelde boréale.
En janvier – février, alors que la migration prénuptiale a déjà débuté, un dortoir de laridés se forme sur ce plan d'eau. La Mouette rieuse est l'espèce dominante (plusieurs milliers d'individus) accompagnée parfois par les Goélands cendré, brun, leucophée ou encore par la Mouette mélanocéphale. Au printemps, le niveau d'eau élevé inonde les berges et les terrains agricoles les plus proches qui deviennent alors des sites de haltes migratoires pour limicoles. De nombreuses espèces de chevaliers et bécasseaux ont déjà été observées à proximité du local des véliplanchistes (Point 2). C'est à cette période que l'on peut voir Mouette pygmée et Guifette noire.
Continuez le chemin, vous longez alors une prairie sur votre gauche
(Point 3); souvent inondée. Les Bécassines des marais aiment venir s'y alimenter.
Il faut continuer de façon à avoir une vue sur le plus grand plan d'eau sud
(Point 4). Bien pourvu en Grèbe huppé l'hiver, c'est le seul site de reproduction dans les Ardennes pour la Sterne pierregarin qui squatte la hutte de chasse.
Rebroussez chemin et prenez le sentier à votre droite, à pied, car il est interdit aux véhicules motorisés sauf pour les pêcheurs. Juste avant d'emprunter ce sentier, vous remarquerez à votre droite la frayère aménagée
(Point 5) par les pêcheurs, aujourd'hui entièrement colonisée par la végétation et devenue très favorable pour les amphibiens et les insectes. Vous avez également pu constater que les rives sont abondamment fournies en aulnes et en saules très propices aux Tarins des aulnes et à la Rémiz penduline (espèce nicheuse).
A plusieurs endroits, des trouées dans la végétation permettent d'avoir une vue sur le plan d'eau. Au printemps, des bandes parfois importantes de
Canards souchets s'y arrêtent. A la même époque, les peupliers du fonds (Point 6) servent de dortoir aux Grands Cormorans et corvidés.
Les plus téméraires peuvent continuer en empruntant le sentier qui longe la Meuse (sur votre gauche). Il vous faudra faire le tour de la ballastière, enjamber quelques barbelés et côtoyer la gent bovine.
Sur ce tronçon,
en hiver, on ne peut pas passer là-bas sans croiser la route de compagnies de mésanges.
Poursuivez votre chemin, de manière à traverser un ancien bras de la Meuse (Point 7) aujourd'hui reconverti en marais. Là vous tombez sur les prairies, et ceux qui ont l'œil auront reconnu le local des véliplanchistes à 500 mètres droit devant.
Ces prairies sont riches et on peut observer de nombreuses espèces de passereaux. A une époque récente, on avait encore la chance de voir la
Pie-grièche grise y hiverner mais de nos jours, observer cette espèce est devenue bien aléatoire ! 


Caromika 

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